Description
EXTRAITS:
J’étais partagée entre le bonheur de me retrouver enfin dans ses bras, et la gêne suscitée par ce rapprochement si soudain qui ne m’avait pas laissé le temps de m’y apprêter convenablement. J’avais envie de lui, irrésistiblement envie qu’il me gardât dans ses bras et qu’il me serrât très fort contre lui, qu’il me déshabillât et qu’il me fît l’amour sans attendre, qu’il me confortât dans mon sentiment d’avoir eu raison de l’aimer. Puis, soudain, d’autres idées se précipitèrent dans mon esprit et la terre se mit à tourbillonner sous mes pieds au fur et à mesure que les questions les plus affolantes défilaient dans ma tête : « Et si lui aussi avait envie de faire l’amour, saurais-je le faire ? Et s’il était déçu de mes performances ? Après tout, personne ne m’a jamais parlé de ce que l’on fait avec un homme et, avec mon unique amie, nous ne parlions jamais de ces sujets-là. Et si, après cette nuit, je me retrouvais enceinte, que se passerait-il ? Voudrait-il de cet enfant ? Et si, après cette nuit, il ne voulait plus de moi, que deviendrai-je ? Et si je n’étais pas vraiment prête pour une telle relation ? Et si… et si… et si… ? » Non, mais c’est vrai ! Et si… […]
[…]
─ Ah ! Ah !… Laisse-moi rire !… Mademoiselle veut se confesser ?… Oh mon Dieu !… Mais je crois que tu te trompes de personne, ma vieille !… Je ne suis pas prêtre, je ne suis que Lydie-Violette !
─ Arrête, c’est déjà assez difficile comme ça…
─ Difficile ?… Qu’est-ce qui est donc si difficile puisqu’il ne s’est rien passé ?
Son air espiègle me donna l’envie de lui envoyer mon poing dans la figure ou de l’étrangler sèchement, mais il valait mieux ne pas ajouter plus de crime à mon actif déjà si pesant. Je me contentai de lui dire :
─ Il ne s’est vraiment rien passé, et tu peux penser ce que tu veux !…
─ Tes mots transpirent le mensonge, mais tu ne sais pas mentir, tu…
Sans la laisser terminer sa phrase, je repris immédiatement :
─ Tais-toi, tu es très énervante à la fin !… Il est resté très tard certes… mais nous n’avons fait que parler, hein !… Ce n’est qu’un prêtre, mais… ce n’est aussi… qu’un homme !
─ Comment sais-tu que c’est un homme s’il ne s’est rien passé ?
─ Je l’ai bien senti… sérieux, il ne s’est rien passé … mais…
─ Mais quoi ?…
─ Il m’a prise dans ses bras, m’a gardée serrée contre lui… c’était tellement bon et je me suis sentie si bien !… Il m’a aussi embrassée, beaucoup embrassée !
─ Sur la bouche ?
─ Oui, sur la bouche… et même plus !…
─ Ah !
─ Ah, quoi ?
─ Il ne s’est rien passé ! … Tu savais le faire ?
─ Faire quoi ?
─ Eur… embrasser sur la bouche !… Et même plus ?
─ Non !
─ Alors ?
─ Alors quoi ?
─ Comment c’était ?
─ C’était très bon !
─ C’est tout ?… Vous n’avez rien fait d’autre ?