—Tu sais, Yoyo, lui dis-je, je préfère quand même ne m’engager dans une relation que lorsque mon cœur y va en premier, j’aime être courtisée et me sentir désirée, c’est très romantique et j’aime le romantisme !
— Tu veux dire avec des fleurs, des cadeaux, de belles paroles, etc. ?
— Oui, et j’adore ça !
— Je vais te dire un truc ; les hommes romantiques, ça travaille comme simple employé, ça gagne cinquante mille francs CFA par mois, ça dépense quarante mille francs pour le loyer car c’est toujours locataire, et ça vit avec dix mille francs CFA. Les fleurs et les cadeaux, ce n’est peut-être pas garanti, mais les belles paroles, ça, c’est garanti ; tu sais pourquoi ?
— Pourquoi ?
— Parce qu’ils sont pauvres, ma vieille ! Et si en plus de cela ils se faisaient méchants, ils n’auront pas de femmes et leur malheur serait immense ! Personne ne voudrait être avec un homme pauvre et méchant ! Tu vois ? […]
— Le monsieur qui est assis à côté de toi, c’est le maire de la ville, tu le sais ?
— Oui !.. Et alors ?
— Doux Jésus !.. Qu’est-ce que tu es bête !…. Alors, ça veut dire qu’il a beaucoup d’argent tout le long de son corps et qu’il ne sait pas quoi en faire ! Ne crains rien, cause avec lui, il ne te demandera jamais si tu es bonne en maths ou en physique, il se contera juste de savoir si tu es bonne au lit. Si tu peux l’emporter au septième ciel ce soir, tu auras un paquet d’argent ce soir même !…Tu as compris maintenant ? […]
— Mais c’est de ton copain qu’il s’agit, Yoyo!
— Oh, mon Dieu, arrête de m’insulter, tu vis dans quel monde, toi ? Tu as vu l’espèce ? Tu crois qu’il a l’air d’un copain, lui ? Il n’est le copain de personne ! Cet homme que tu vois là, est maire de la ville de Brazza, mais il n’a pas passé de concours pour y arriver, si tu lui demandes d’épeler son propre nom, il confondra le «o» et le « a », tu comprends ?
— Non, Yoyo, je ne comprends toujours pas !
— Alors, je t’explique : tu sais qu’au Congo pour obtenir un poste important, il suffit de s’allonger sur le canapé installé dans le cabinet du président de la république – quand tu es une femme –, ou de prêter ta femme au président de la république pour une séance de récréation – quand tu es un homme, d’accord?
— Ah, bon?
— Eh oui, ma vieille ! Bienvenue au Congo ! […]